Pesée Kona

Elles sont quarante-six femmes regroupées au sein du Groupement de productrices de coton (GPC) Gbadima. En cette campagne de production cotonnière 2023-2024, elles avaient prévu d’emblaver une superficie de 86 hectares. Mais pour des raisons diverses, elles n’ont pu réaliser que 64,45 hectares et attendent une production de 63 tonnes de coton graine avec un taux de rendement moyen de l’ordre de 946 kg/hectare.

Ce mardi 19 décembre 2023, une délégation de la Direction de la Région Cotonnière de Dédougou, conduite par Adama Ben Harouna DJIRE, Directeur de la Région cotonnière, s’est rendue sur le marché de commercialisation de ce Groupement féminin de productrices de coton dont la détermination, l’organisation et le fonctionnement forcent l’admiration.

Tout a commencé, il y a de cela plus de vingt-cinq ans, quand ces femmes qui produisaient du coton aux côtés des hommes, ont décidé de se jeter elles-mêmes, directement, dans la production du coton. « Nous travaillions avec nos époux. Mais, nous avons remarqué que lorsqu’un homme est en impayé, c’est l’argent de la femme qui est retenu pour payer. N’ayant pas pu supporter cette injustice pendant longtemps, nous avons décidé nous-mêmes de nous organiser pour produire le coton ».

C’est ainsi que naitront à Kona les Groupements de productrices de coton, à en croire Sé Mouoton, la présidente du GPC Gbadima. Un « divorce » auquel les hommes ne se sont pas opposés car selon Yédan Wonatié, « ce que la femme gagne, c’est pour l’homme, car quand l’homme est en difficultés, la femme le soutient. C’est pourquoi, nous n’avons pas hésité à leur donner les terres et à les accompagner pendant les campagnes dans les labours et le traitement phytosanitaire des champs. Nous leur venons aussi en aide pendant la commercialisation par le transport, la pesée et le chargement du coton ».

Moussa Kaba, Agent technique coton spécialisé (ATCS) ne rencontre aucune difficulté avec ces femmes productrices de coton depuis 2015, année à laquelle il a été affecté à Kona. « Elles sont aussi bien organisées comme les hommes. Il n’y a pas de difficultés majeures avec elles, même si on a l’habitude de dire que la femme n’est pas facile. Du début de la campagne (de l’expression des besoins à la commercialisation en passant par les labours, les traitements) nous les accompagnons par les conseils qu’elles appliquent correctement », nous confie-t-il.

Ce que confirme Yé Passali, le président de l’Union départementale des producteurs de coton de la localité qui dit, lui aussi, ne rencontrer aucune difficulté avec ces femmes productrices de coton. Kona compte quatre Groupements de productrices de coton « Elles sont traitées sur le même pied d’égalité que les hommes ; même si par moment elles bénéficient de certaines faveurs liées à leur genre ».

Le Directeur de la région cotonnière de Dédougou, Adama Ben Harouna DJIRE, a félicité ces « braves femmes productrices de coton », puis les a encouragées à poursuivre la production du coton qui, après tout, n’est plus le seul apanage des hommes. En tout cas pas à Kona. Il a rappelé que la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), à travers la région cotonnière de Dédougou, sera très attentive aux préoccupations de ces femmes qui ne demandent qu’à être davantage accompagnées en conseils et en équipements de production.

Quant à ce que leur procure la production du coton, Sé Mouoton rassure : « le coton nous permet de subvenir à nos besoins sans demander certaines choses à nos époux. De nombreuses femmes roulent à moto et ont des commerces grâce à l’argent du coton ».

Cependant, Sé Mouoton la présidente du Groupement a exprimé des doléances communes à tous les Groupements de productrices de coton et qui sont liées au problème de silo pour la conservation du coton pesé, le manque de bascule et la question de mécanisation agricole car dit-elle : « quand il pleut, les hommes labourent leurs champs d’abord avant de venir nous aider ». En tout cas, elle espère que si certaines de leurs préoccupations trouvent des solutions, elles produiront davantage de coton car « le coton nous rapporte beaucoup », a-t-elle conclu.

DCRPP/SOFITEX

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