Campagne cotonnière 2022-2023

Malgré la baisse des rendements, d’importants revenus ont été directement versés aux producteurs

L’Association interprofessionnelles de coton du Burkina Faso (AICB) a fait le samedi 1er juillet le bilan de la campagne cotonnière 2022-2023. A Ouagadougou au cours de l’Assemblée générale tenue au siège de la faitière des sociétés cotonnières suivie de la traditionnelle conférence de début de campagne.

Il faut d’emblée faire remarquer que la campagne de production cotonnière 2022-2023 a démarré dans des conditions économiques de production favorables, caractérisées entre autres par des prix de cession des intrants agricoles rendus accessibles, grâce à une subvention exceptionnelle 76,8 milliards de FCFA dont 72,8 milliards de l’Etat burkinabè et 4 milliards de l’AICB. Les intentions de production estimées en novembre 2022 étaient de 714 542 hectares. Le prix d’achat plancher du kg de coton graine était de 300 FCFA, soit une augmentation de 11% par rapport à la campagne précédente. Un prix véritablement attractif qui n’avait pas manqué de renforcer l’engouement des producteurs, laissant ainsi augurer d’une très bonne campagne cotonnière.

Malheureusement, comme toute campagne de production cotonnière, celle de 2022-2023 a connu des difficultés. D’abord les difficultés de livraison des commandes d’intrants agricoles liées à une conjoncture internationale marquée par une flambée exceptionnelle des prix des engrais sur les marchés, la hausse du coût du fret maritime et l’indisponibilité des stocks d’engrais, auxquelles sont venues se greffer d’autres problèmes et non des moindres qui ont impacté négativement l’évolution de la campagne cotonnière. On peut citer :

  • L’insécurité grandissante dans certaines parties du Burkina Faso qui a rendu inaccessibles des zones de production, perturbé les processus de mise en place des intrants agricoles, le suivi de la campagne par les agents d’appui-conseil et amené des paysans à abandonner purement et simplement leurs champs et leurs récoltes ;

 

  • Sur le plan climatique, si la pluviométrie a été globalement satisfaisante dans certaines zones de production, elle a cependant occasionné des engorgements et des inondations de parcelles. Ce qui a perturbé les opérations culturales telles que la protection phytosanitaire. Des séquences sèches ainsi qu’un arrêt brutal des précipitations ont été également notifiés dans certaines localités.

 

  • Sur le plan phytosanitaire, la campagne agricole a connu de fortes attaques de jassides ayant occasionné des dégâts importants et d’énormes pertes de récoltes. Du reste, la plupart des pays de la sous-région ont été affectés par ces mêmes attaques.

Au bilan, c’est une superficie totale de 617 607 ha qui a été finalement semée au plan national, contre une prévision de 714 542 ha initialement exprimés, soit un taux de réalisation de 86%.

La situation parasitaire de la campagne est inédite. Elle a été marquée par des infestations massives d’une nouvelle espèce de jassides appelée Amrasca biguttula ou jasside du coton indien. Occasionnant des dégâts très importants sur les parcelles et ont affecté la productivité avec une baisse moyenne des rendements aux champs à 655 kg/ha soit de 25% par rapport à la campagne écoulée.

En définitive, les quantités de coton graine produites sont de 407 308 tonnes, dont 1 565 tonnes de coton biologique, soit une baisse de 22% par rapport à la campagne précédente.

Malgré la forte baisse des rendements les revenus coton versés directement aux producteurs de coton par les sociétés cotonnières au titre de la campagne 2022/2023 après déduction des crédits intrants, restent importants et participent toujours à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.