La 22ème  édition de la Journée Nationale du Paysan (JNP) s’est tenue à Manga, le 24 avril 2021, chef-lieu de la région du Centre-sud, sous le thème « Impact socio-économique des crises sécuritaire et sanitaire sur les secteurs productifs du monde rural : Quelles stratégies de résilience ? ». Cette édition a réuni 600 participants dont 400 producteurs venus de toutes les régions du Burkina Faso.

La Journée Nationale du Paysan (JNP) est un cadre privilégié d’échanges directs entre les acteurs eux-mêmes d’une part, et d’autre part entre le Président du Faso et l’ensemble des membres du gouvernement autour des préoccupations majeures du secteur en vue de trouver des solutions appropriées.

Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation, Salifou OUEDRAOGO, a dit que les échanges dans le cadre des différentes  éditions de  la JNP ont  permis d’initier « des investissements structurants et d’engager de grandes réformes stratégiques au profit du monde rural ».

Prenant la parole au nom des producteurs, le président de la Chambre régionale d’agriculture du Centre-Sud, Eric ZOUGMORE a salué l’institutionnalisation de la JNP qui est selon lui, « une bonne initiative qui permet aux acteurs du monde rural d’exposer leurs préoccupations au président du Faso».

Cette rencontre avec le chef de l’Etat, très attendue, a été l’occasion pour les acteurs du monde rural, d’exposer leurs préoccupations à Roch Marc Christian KABORE, en vue d’améliorer leurs conditions de travail et de mieux tirer profit des ressources que leur offre la nature.

L’ensemble des producteurs et productrices sont confrontés à plusieurs difficultés liées à leurs conditions de travail, aux infrastructures, à l’action de l’Homme, aux aléas naturels, au manque de débouchés, au désenclavement, à la question du foncier rural etc.

 

Les producteurs sont également revenus sur la question de la formation des acteurs, et l’opérationnalisation de la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels agricoles (CAIMA).

La dégradation du couvert végétal et des terres agricoles liée à l’exploitation minière, le dysfonctionnement des services fonciers ruraux, la commercialisation des pesticides non homologués et leurs conséquences sur la santé de la population font également partie des difficultés rencontrées par les acteurs du monde rural.

Ils ont, à la suite des préoccupations, formulé des recommandations au chef de l’Etat et au gouvernement dans la recherche de la résolution de ces problèmes. Il s’agit d’améliorer la sécurité dans les zones de production et espaces de conservation, les zones pastorales et aires classées, d’aménager et de réhabiliter des barrages hydro-agricoles, d’aménager le foncier à vocation agro-sylvo-pastorale au profit des personnes déplacées internes.

La réalisation d’unités de transformation, de comptoirs d’achat des fruits et légumes dans les zones qui en manquent, une meilleure répartition des projets et programmes dans le secteur agro-sylvo-pastoral, la  disponibilisation des intrants et à coûts réduits, la mise en place d’espaces de conservation sont des recommandations qui contribueront à réduire les difficultés des acteurs du secteur.

Les paysans ont par ailleurs plaidé pour une allocation plus importante au Fonds de développement agricole, pour la prise en compte des productions agricoles nationales dans les commandes pour la fourniture des cantines scolaires et des casernes, et pour la mise en place de la Maison du paysan dans toutes les communes rurales du pays.

Toutefois, les producteurs agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques reconnaissent les efforts consentis par le gouvernement pour le développement du secteur rural.

Tour à tour, les ministres en charge du développement rural ont pris la parole et ont apporté des réponses aux différentes préoccupations soulevées par les participants. Et le président du Faso, très engagé à promouvoir le développement du secteur, a pris l’engagement et donner des instructions aux ministres concernés, de prendre des dispositions pour une résolution progressive, adéquate et durable des difficultés des acteurs du monde rural.

 

Le représentant par intérim de la FAO au Burkina Faso, Ibrahim Abdoul Nasser quant à lui, a félicité le gouvernement burkinabè pour son engagement et sa détermination à apporter des réponses appropriées aux différentes préoccupations des producteurs. Il a rassuré les autorités et les producteurs «du soutien indéfectible» des Nations unies à travers la FAO dans la lutte pour la sécurité alimentaire.

 

Au terme de cette cérémonie, 87 producteurs et acteurs du monde rural ont été distingués dans l’ordre du mérite du développement rural.