Accroître la production cotonnière pour faire rayonner la SOFITEX
A ma prise de fonction le 14 janvier 2025, je relevais dans mon discours que « la tâche est immense, tant les défis sont grands ». J’ajoutais que « je suis très conscient de la responsabilité qui sera désormais mienne et bien sûr vôtre, vous les acteurs de la filière coton, celle de préserver cet outil qu’est la SOFITEX non seulement, mais de le faire grandir et rayonner ».
Pour ce faire, la priorité sera l’accroissement de la production avec un objectif d’au moins 500 000 tonnes de coton graine dès les prochaines campagnes.
Aussi, ai-je décidé pour l’atteinte de cet objectif, d’articuler mon action à la Direction Générale de la SOFITEX, autour de trois (3) axes qui me semblent prioritaires et urgents. Ce, conformément aux orientations des plus hautes autorités de notre pays.
1er axe : le renforcement de la collaboration Cotonculteurs - SOFITEX
Les producteurs de coton sont les partenaires privilégiés de la SOFITEX. Notre volonté est de renforcer la collaboration avec ces partenaires sans lesquels, il n’y a pas de production cotonnière. Cela requiert un changement de paradigme et une nouvelle approche dans la production du coton.
2ème axe : la redynamisation du dispositif terrain
Ces collaborateurs représentent les acteurs de première ligne de notre combat de relance de la production cotonnière. Il s’agira pour cet axe, d’adopter une feuille de route assortie d’un guide de suivi opérationnel qui va décrire le rôle de chaque acteur de terrain (ATC, ATCS, CC, Chef de Service Production, DRC). Les responsabilités de chacun seront bien définies et des objectifs de rendement leurs seront fixés selon la zone d’intervention. Les bons résultats obtenus en fin de campagne seront évalués et ces acteurs feront l’objet de reconnaissance et de célébration. Mais à l’inverse, nous seront intransigeant à l’endroit de ceux qui ne voudront pas rentrer dans les rangs.
3ème axe : l’instauration de la bonne gouvernance
Ce troisième axe, qui n’est pas des moindres, vise à instaurer la bonne gouvernance au sein de l’entreprise afin qu’elle puisse recouvrer une meilleure santé administrative mais surtout financière. Il s’agira entre autres de :
- Mettre en place un nouveau dispositif d’encadrement des dépenses et de gestion financière ;
- Revoir les engagements de la société (contrats et conventions) afin de recadrer les dépenses pour se focaliser sur les cœurs de métier et permettre à la société de gagner en efficacité et en efficience ;
- Moderniser l’appareil administratif à travers un nouvel organigramme et la relecture des grands processus de gestion et de management.
Relever les défis ci-dessus nécessite que nous bannissions le laxisme et le favoritisme et inscrire en lettre majuscules la culture de l’Excellence dans nos modes de travail.
La SOFITEX retrouvera son lustre d’antan, sa place de leader dans la production cotonnière en Afrique, voire dans le monde. J’en suis convaincu. Aussi, je vous invite à épouser cette vision pour notre propre bien en premier. L’histoire nous le revaudra.
Bienvenu PARE
Directeur Général
Chevalier de l’Ordre du Mérite burkinabè
Le coton a toujours été un élément de l’assolement des exploitations paysannes afin de satisfaire aux besoins domestiques de cotonnade. Cependant, les besoins industriels nés de la colonisation ont amené à élaborer des politiques afin de promouvoir le développement de cette culture de rente. C’est ainsi que la Compagnie Française pour le Développement des Textiles (CFDT) s’est installée en Haute-Volta afin d’organiser au mieux la culture du coton qui, jusqu'alors était cultivé de façon traditionnelle.
La Société Burkinabè des Fibres Textiles "SOFITEX" tire donc son origine de la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles.
Cette compagnie avait pour mission la promotion du développement de la production cotonnière en Afrique francophone et Madagascar.
A partir de 1919, Bobo-Dioulasso abrita la Direction Régionale d'Afrique occidentale. Dès lors, la CFDT mena ses activités au Cameroun, à Madagascar, au Maroc, au Sénégal, en République Centrafricaine et également en Haute Volta à l'époque.
Avec l'indépendance, la plupart des pays devinrent autonomes vis-à-vis de la Direction Régionale de Bobo-Dioulasso et nationalisèrent leurs sociétés cotonnières.
En ce qui concerne la Haute-Volta, elle opta pour une phase de transition et créa avec la CFDT l'Association "Haute-Volta - CFDT qui dura de 1970 à 1979.
C’est ainsi que le 20 Juin 1979, le Gouvernement voltaïque prit son autonomie et créa la Société Voltaïque des Fibres Textiles avec un capital d’un milliard cent million de franc CFA (1 100 000 000 FCFA) réparti entre :
- Etat Voltaïque : 55 %
- CFDT : 44 %
- Privés Voltaïques : 1 %
En 1981, suite à l'implantation de l'usine de Dédougou et de certains aménagements, le capital est passé à 2 200 000 000 FCFA avec la nouvelle répartition suivante :
- Etat Voltaïque : 63,66 %
- CFDT : 35,34 %
- Privés Voltaïques : 1 %
En 1984, la Haute-Volta changea de nom et devint le Burkina Faso ; alors la Société Voltaïque des Fibres Textiles changea aussi de nom et devint la Société Burkinabè des Fibres Textiles en abrégé ‘’SOFITEX’’ avec un nouveau capital de quatre milliards de Franc CFA (4 400 000 000 FCFA) réparti comme suit :
- Etat Burkinabè : 65 %
- CFDT : 34 %
- Privés Burkinabè : 1 %
Avec l’entrée des producteurs (UNPCB) dans le capital en 1999 (cf Conseil d’Administration du 15 juin 1999), le capital est désormais réparti comme suit :
- Etat Burkinabè : 35 %
- DAGRIS (ex-CFDT) : 34 %
- Union Nationale des Producteurs du Coton du Burkina : 30 %
- Privés Burkinabè (BIB et BICIA-B) : 1 %
Suite à la pression des investisseurs tels que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, la SOFITEX perdra le monopole en 2004 ; ce qui a conduit à la libéralisation de la filière cotonnière. Le pays est donc subdivisé en trois (3) grandes zones de production cotonnière :
- l’Ouest et le Sud du pays exploité par la SOFITEX (80 %) ;
- Le Centre du pays exploité par des entrepreneurs burkinabé sous la dénomination de FASO COTON ;
- L’Est du pays exploité par GEOCOTON et porte la dénomination de SOCOMA (Société Cotonnière du Gourma).
Avec la libéralisation de la filière cotonnière et suite aux problèmes de subvention et des cours mondiaux de coton, la SOFITEX a revu son capital à la hausse pour un montant de 38,628 milliards FCFA en 2007.
En vue de se conformer aux textes de l’OHADA au niveau des capitaux propres de la SOFITEX lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 30 avril 2012, la société a décidé de réduire son capital à 19 528 000 FCFA.
Elle est placée sous la tutelle du Ministère du Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA).
1. Missions
- MISSIONS TRADITIONNELLES
Traditionnellement, la Société des Burkinabè des Fibres Textiles a pour missions :
-Approvisionnements des producteurs en intrants coton et appui-conseil.
-Achat, transport et égrenage du coton graine.
-Commercialisation de la fibre et des co-produits.
-Aide et contribution au développement de la culture cotonnière et des cultures associées par son appui technique, ses services et sa participation au financement des mesures nécessaires à la recherche et au développement de la production cotonnière.
-Promotion directe des fibres textiles et du label coton burkinabé.
- MISSIONS NOUVELLES
La nouvelle vision du gouvernement est de valoriser le coton burkinabè par sa transformation et la création de plus-values. Aussi, pour accroitre durablement la production cotonnière, la Société Burkinabè des Fibres Textiles (SOFITEX) s’est dotée d’une nouvelle Stratégie, avec des missions nouvelles, une nouvelle vision et des valeurs nouvelles. Ce, pour la période 2024-2028.
Aussi, elle se donne pour mission principale de développer durablement l’accroissement de la production cotonnière pour contribuer au développement socio-économique du Burkina Faso et au bien-être des millions de producteurs de coton.
2. Vision
Devenir une entreprise moderne, prospère, et leader de la production et de la transformation durable du coton en Afrique à l’horizon 2028.
3. Charte des Valeurs SOFITEX
Ces missions et cette vision sont soutenues par des valeurs. Aussi, à la SOFITEX, nous croyons aux valeurs de :
- Résilience pour faire face au contexte et à l’adversité
- Innovation pour aller toujours plus loin dans l’atteinte des objectifs et être compétitif
- Solidarité pour réussir ensemble et vivre-ensemble
- Excellence pour être leader
Notre devise : Résilience – Innovation – Solidarité– Excellence (RISE)